ϟ NEVER SAY NEVER

racontez-nous l'enfance de votre personnage ; comment a-t-il vécu, dans quelle ville, avait-il des frères et sœurs ? - Marlie est née en Ethiopie et y a vécu jusqu’à ses 6 ans, avant d’être adoptée par un couple britannique. Elle ne se souvient guère de ses années passées en Afrique, les seuls véritables souvenirs qu’elle garde en mémoire étant ceux vécus avec sa nouvelle famille : les Cartwright. Des gens presque parfaits qui l’ont accueillie à bras ouvert, dans leur petite banlieue résidentielle à Cardiff. Le hic provient sans nul doute du cousin et de la fille des Cartwright surnommée Lou, ces derniers s’étant régulièrement montrés hostiles envers la pauvre Marloes. Néanmoins, au fil des années, sa relation avec son cousin s’est doucement améliorée, Lou restant ainsi la seule à ne jamais avoir véritablement accepté Marlie au sein de leur famille. Une aversion qui a d’ailleurs toujours mise mal à l’aise la naïve et souriante enfant qu’était Marloes. Pourtant, suite à la découverte de son pouvoir, il semblerait que leur relation est à un carrefour déterminant pour leur avenir. Marlie a effectivement découvert le plus grand secret que Lou tentait de cacher à sa famille : son homosexualité.

alors comme ça, t'étais dehors lorsque l'orage à frappé ? - Toujours prête à aider les autres, Marloes travaillait bénévolement à l’hôpital lorsque la tempête a débuté. Ce jour-là, elle se devait de sortir une patiente assez âgée dans le parc adjacent au bâtiment. Elles bavardaient gaiement toutes les deux, Marlie poussant la chaise roulante de la vieille femme, Alice. Plongées dans leur conversation, elles furent toutes deux prises de court lorsque les grêles se sont mises à déferler sur elles. Beaucoup trop éloignées de l’entrée de l’hôpital et la taille des grêles étant de plus en plus grosses, la bénévole a malgré-tout tenté l’impossible pour protéger la patiente. Au détriment de sa propre sécurité, elle est parvenue à abriter Alice sous le feuillage d’un saule pleureur, avant d’être frappée par la foudre. Malheureusement pour elle, l’abri de fortune d’Alice n’a pas tenu longtemps avant que cette dernière ne soit également frappée par un éclair.

et comment t'as découvert tes pouvoirs au juste ? - la découverte de ses pouvoirs a été un moment absolument gênant, et pour cause, elle a ressenti chaque émotion de sa sœur lors des ébats sexuels de cette dernière, dans la chambre voisine. Le choc puis l’incompréhension, surtout lorsqu’elle savait pertinemment que sa sœur était dans la pièce avec une autre femme. Marlie a cependant rapidement quitté les lieux, et a erré quelques temps dans le parc du centre-ville. Malheureusement pour elle, son don s’est encore manifesté lui faisant ainsi comprendre qu’elle bénéficiait de nouvelles capacités psychiques. En effet, plusieurs évènements de ce genre se sont succédés dans la même journée : que cela fut en se mettant à sangloter tout comme le gamin qui était tombé de la balançoire à deux mètres d'elle, ou en ressentant la même nostalgie que la vieille dame qui nourrissait les pigeons sur un banc plus loin, puis les éclats de rire et la sensation d’une joie incommensurable par le biais de cet homme en costume qui téléphonait, et qui l'avait pourtant bousculée sans ménagement. Une semaine plus tard, Marlie commença à ressentir les émotions d'une personne beaucoup plus vil à l'angle d'une avenue : les sentiments d'un assassin. Un homme perturbé dont l'esprit déséquilibré n'aida en rien Marlie pour accepter son pouvoir. A fortiori lorsqu'elle le suivit discrètement, avant de s'apercevoir qu'il disposait également d'un don hors du commun, et qu'il l'avait utilisé à des fins malhonnêtes ayant abouti à une fusillade, dans un café. Ah, rien que ça.

et sinon, tu fais quoi maintenant ? - Terrifiée par ce don qu’elle ne parvient pas à comprendre depuis la fusillade, Marloes tente de cacher tant bien que mal son empathie exacerbée. Les émotions témoignant de l’hypocrisie et de la couardise que ressentent ses collègues à son encontre ne l’aidant guère, son envie d'utiliser son pouvoir pour les piéger ou de gravir les échelons au sein de la production, se faisant de plus en plus tentante. Sans compter cette nouvelle inconnue qui vient d'arriver dans sa vie, qui lui rappelle étonnement Alice, et qui semble en plus être au courant du secret de Marlie. Persuadée que ces pouvoirs n'annoncent rien de bon, Cartwright développe alors de plus en plus l'idée de les combattre.

ϟ ton titre ici

JE SUIS PARFAIT ... rieuse, souriante idéaliste juste attachante rêveuse indépendante

AVEC PLEIN DE JOLIS DEFAUTS ! beaucoup trop altruiste impulsive hypersensible bavarde pardonne trop facilement entêtée

La vie était belle. Magnifique, resplendissante. C’était ce que se répétait inlassablement Marloes depuis son réveil. Il n’y avait aucune justification particulière à cet entrain soudain, beaucoup plus prononcé que sa bonne humeur intarissable et habituelle. Elle avait ce sourire presque idiot accroché sur le visage, que rien ni personne ne pouvait effacer. Tous ceux connaissant Marlie ne faisaient même plus attention à son optimisme débordant. Certains s’amusaient à dire qu’elle pouvait guérir un cancer rien que par son sourire lumineux et sa foi inébranlable envers l’avenir. Cependant, il était indéniable que ce jour-là, cette matinée allait s’avérer une exception dans la vie de Cartwright.

Contrairement à son état d’esprit, le temps n’était pas aussi splendide. Il n’était que huit heures du matin, et les nuages menaçaient la capitale galloise plus que jamais. Une pluie fine s’abattait inlassablement sur les habitants, forçant Marlie à sortir précipitamment de sa voiture, avant de courir aussi rapidement qu’elle le pouvait vers l’entrée principale du bâtiment de la BBC Wales. Elle travaillait pour la chaîne de télévision depuis trois ans à présent, et c’était toujours avec plaisir qu’elle pénétrait dans le hall d’entrée. Elle gratifia au passage de son éternel sourire quelques collègues, tout en remettant en place tant bien que mal ses mèches de cheveux mouillées. Touchant encore et encore sa chevelure qu’elle avait lissée quelques heures auparavant, elle réussit à se faufiler avant que les portes de l’ascenseur ne se referment sur elle.

Toutefois, la journaliste se figea brusquement, abandonnant cette manie de se toucher les cheveux qu’elle avait depuis l’enfance. Elle venait de ressentir un sentiment fort désagréable, qu’elle n’avait plus connu depuis l’adolescence. Une tension emplit l’atmosphère, une vague de pure jalousie, mêlée à un sentiment de rivalité et d’hypocrisie qui la laissèrent en état de choc. Furtivement, elle jeta un coup d’œil aux autres personnes présentes, à l’intérieur de l’ascenseur. Plus celui-ci se rapprochait de l’étage où se trouvait son bureau, plus la sensation dérangeante s’intensifiait. Pourtant, personne ne semblait déranger par la tension électrique qu'elle sentait, ils étaient inconscients et plongés dans leurs propres affaires. Marlie comprit alors rapidement de quoi il en retournait. Cette foutue empathie. Cette capacité qu’elle avait développée depuis l’orage. C’était bien la première fois qu’il se manifestait sur son lieu de travail, ce qui la fit quelques peu paniquer : à chaque fois que son don avait été mis à l’œuvre, Marlie découvrait un peu plus la dure réalité, les intentions peu recommandables de l’être humain. Des émotions si négatives et destructrices pour une fille aussi naïve qu’elle, qui plaçait une confiance si aveugle envers les autres.

« tu es bien silencieuse, aujourd’hui, ma petite Marlie. »

La jeune femme sursauta légèrement, et leva les yeux vers l’homme à ses côtés, qu’elle reconnut immédiatement pour être son plus proche ami parmi tous les autres collègues. Elle le fixa de ses yeux verts pendant quelques secondes, le sourire avenant du bel homme ne l’aidant guère à remettre ses idées en ordre. Et pour cause, la palette d’émotions qu’il exprimait en lui trahissait clairement son fausse apparence chaleureuse. Jalousie, compétition, désir de la voir se casser la figure, qu’elle soit malade ou pire encore. Il y avait surtout ce sexisme apparent, ce sentiment de supériorité qui se mélangeait aux autres émotions, ne rendant Marlie que plus confuse encore. Ce dédain envers sa couleur de peau également. Elle, qui pensait que cela n’était plus qu’un détail superflu dans cette société. Ce dédain, cette supériorité montraient le racisme du jeune homme, sans doute persuadé qu’une femme métisse resterait en bas de l’échelle, et l’empêcherait d’accéder aux émissions plus sérieuses pour lesquelles il se battait depuis des lustres, après tout elle avait réussit à passer autant de temps que lui devant la caméra, à présenter certaines émissions. Il ne lui voulait que du mal, en somme. Il espérait sournoisement qu’elle aille au plus mal.
Marlie fronça imperceptiblement les sourcils, habitude qu’elle manifestait lorsque quelque chose commençait à la faire sortir de ses gongs. Chose assez rare chez elle d’ailleurs, puisque qu’il était presque de notoriété publique que Marloes Cartwright ne savait rester en colère plus de quelques minutes, se ruant toujours la première pour apaiser les disputes, ou chercher à se faire pardonner. La plupart des gens profitaient allègrement de la « bonne poire » qu’elle était. Marlie en avait conscience jusqu’à un certain degré, mais ne leur en tenait guère rigueur. Du moins, jusqu’à maintenant. Sans doute n’avait-elle pas réalisé l’ampleur de sa stupidité, en étant aussi généreuse et douce avec tout le monde. Le cœur sur la main, écoutant toujours sérieusement les problèmes des autres. Si sensible. Mon dieu, peut-être était-ce d’ailleurs la raison de son pouvoir ? L’empathie. Bordel, elle aurait préféré voler, ou avoir une force surhumaine. C’était beaucoup mieux que ce don. Mais au fond...peut être n’était-elle pas destinée à rester cette bonne poire ? Marlie pourrait tenter de travailler son pouvoir pendant un certain temps, et parvenir à manipuler les émotions, faire ressentir des sentiments étrangers à une personne en particulier… ? Quelle aubaine cela serait.

« ça va...je vais bien. » finit-elle par murmurer à son "ami", avec un regard vague et le sourire presque imperceptible.

Lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent à nouveau, elle se rua vers son bureau. Une cachette inutile puisqu’elle découvrirait bien vite l’hypocrisie étouffante de tous les autres. Le journalisme n’était qu’un monde de pourris, où la compétition était rude. C’est plus tard, lorsqu’elle rentrerait chez elle, qu’elle se rendrait entièrement compte de l’injustice de son monde. Le sexisme et le racisme allaient rendre son ascension professionnelle quasiment impossible, en plus de cette rivalité insoutenable. Sans parler de la sphère sociale, en dehors de son boulot. Allaient-ils être tous si cruels et égoïstes ?
Bordel...ton pouvoir était une belle claque dans la gueule, n’est-ce pas Marlie ?